C'est dimanche, il fait beau et vous avez décider de faire une de vos sortie running hebdomadaire. Tout se passe bien et vous vous sentez détendu(e) jusqu'à ce faux-pas: et crac! Vous vous tordez la cheville!
Une douleur vous brûle la cheville et vous décidez d'arrêter votre séance (bonne décision). Mais en rentrant chez vous, vous ne savez pas quelle attitude adopter en attendant lundi de pouvoir joindre votre médecin ou votre kiné pour pouvoir avoir son avis.
C'est le scénario quotidien de beaucoup de sportifs amateurs.
De l'entorse du runner, en passant par la déchirure des ischio-jambiers du footballeur ou bien la béquille du rugbyman, voici comment agir pour limiter les dégâts et éviter d'aggraver votre problème.
ATTENTION: nous traitons du sujet de blessure bénigne, et en cas de signes grave (fracture ouverte, saignement intense, luxation, perte de connaissance, etc) les conseils qui vont suivre ne seront pas valables. Seule une consultation dans le service d'urgence le plus proche sera la bonne conduite à tenir en cas de signes graves.
Dans les autre cas, c'est à dire en cas de blessures bénignes, la bonne conduite se résume en une formule magique: G.R.E.C.! pour Glaçage, Repos, Elévation, Compression (les anglophones parlent de RICE pour Rest, Ice, Compression , Elevation). C'est ce que vous allez devoir faire pendant les premières 48 heures pour vous soigner de manière plus efficaces.
Et voici la traduction point par point:
- Glaçage (Ice): en cas de lésion ou de dommage des tissus, un saignement est crée (souvent on ne le voit pas car le saignement se fait sous la peau, sauf dans des cas plus graves de fracture ou entorse ouverte). Ce saignement, bien que nécéssaire à la cicatrisation future, occasionne des désagréments lorsqu'il est trop important (hématome, ecchymoses, douleurs,...). Le glaçage va permettre une fermeture des vaisseaux sanguins et ainsi une limitation de l'épanchement sanguin dans les tissus, limitant par anticipation l'étendue des hématomes et ecchymoses subséquents. Le glaçage se fera pas tranche de 20 minutes et se multipliera toutes les 2 heures pour plus d'efficacité pendant les premières 48 heures. Aussi, par les phénomènes de diminution de la vitesse de conduction nerveuse, le glaçage aura une excellente action antalgique.
- Repos (Rest): on entend par repos l'arrêt de l'activité sportive pendant un certains temps (à déterminer avec votre médecin en fonction de la gravité de votre atteinte) mais c'est aussi la mise au repos de la structure anatomique atteinte lors de votre blessure. Prenons l'exemple d'une lésion au niveau du membre inférieur, il est possible que vous utilisez des béquilles afin d'éviter de solliciter la zone atteinte, ou bien encore l'utilisation d'une attelle de poignet en cas de lésion suite à une chute sur la main...
- Elévation: comme nous le précisions pour le glaçage, les phénomènes d'épanchement liquidiens (sang essentiellement) représente l'élément sur lequel notre action sera la plus efficace dans les 48 premières heures. La pesanteur a une tendance à favoriser l'épanchement et augmenté l'hématome. A contrario, la mise en élévation du membre atteint favorisera la limitation de ce phénomène. Dans le cas d'un membre inférieur, il faudra installer sa jambe en déclive en s'assurant que la cheville soit au dessus du genou, le genou au dessus de la hanche et même (dans l'idéal mais c'est difficile à réaliser lorsqu'on est au bureau) la hanche sera placée au dessus du niveau du coeur pour faciliter le pompage cardiaque et la circulation sanguine dite "de retour"
-Compression: comme pour le glaçage et l'élévation, la compression va nous permettre de lutter contre les phénomènes liquidiens. Une compression va permettre de limiter l'afflux sanguins dans la zone lésée, et de favoriser l'évacuation du "trop plein de sang" qui pourrait provoquer des désagréments. Comment procéder? Tout d'abord il faut, comme tout bon sportif, que vous soyez muni d'une bande de type Coheban® ou Biflex® ou au pire d'Elastoplast® (l'ablation sera cependant moins agréable à cause de la colle). Après une cure d'élévation d'au moins 15 minutes, il vous faudra appliquer manière circulaire la bande en partant de la base du membre (pied ou main) pour finir jusqu'à sa racine (hanche et épaule) en remontant le long du membre. Attention! Compression ne signifie pas garrot! La tension mise dans la bande ne doit pas être excessive. Veiller à ce que les doigts ou orteils ne soient pas bleuis par une trop forte compression.
Quid de la prise de médicament?
Même si il est du ressort du médecin de traiter de ce sujet, nous pouvons tout de même conseiller d'éviter la prise d'anti inflammatoire non stéroïdiens (notice AINS)( Voltarène®, Apranax®,...disponible uniquement sur ordonnance médicale) en première intentions. Ces derniers ont comme effet secondaires la fluidification du sang et favorise les phénomènes d'épanchement liquidiens ce qui pourrait aggraver la taille de l'hématome post-traumatique.
Sauf dans les cas de contre-indications cités dans la notice du médicament, le paracétamol peut être une bonne solution pour limiter les phénomènes douloureux dans la mesure du respect des doses préconisées. (cf. notice)
L'acide acétylsalicylique ( Aspirine®, Aspegic®, ...) est aussi un antalgique à éviter car lui aussi, il a une tendance à la fluidification sanguine. (notice ac acétylsalicylique)
Nota Bene: ces conseils sont donnés de manières indicatives et ne remplacent en aucun cas un avis médical éclairé. Il vous sera impératif de vous rendre au plus vite chez votre professionnel de santé pour qu'il puisse vous prodiguer les soins adéquats.
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